Avant la guerre 14-18, il y avait peu de billets en circulation pour l'usage au quotidien. Les gens utilisaient essentiellement les pièces de monnaies en or (20F), en argent(5, 2, 1 et 0,5 F) et des centimes en cuivre et en cupro-nickel. Très vite, dès le début des hostilités, l'or et l'argent sont thésaurisés par la population. Pour répondre à leurs besoins militaires, les allemands réquisitionnent les pièces restantes en circulation. En conséquence, il n'y a plus de numéraire disponible pour les payements et les achats courants de la population.

 

 

Quatre monnaies circulent sur le territoire de la Belgique occupée. Tout d’abord, le franc belge, frappé et mis en circulation par la Banque Nationale de Belgique, seule institution habilitée jusque-là à gérer la politique monétaire ; ensuite, le mark introduit dans le circuit intérieur par l’occupant allemand dès octobre 1914 ; enfin, à ces deux devises officielles, s’ajoutent les billets en franc belge imprimés temporairement par la Société Générale de Belgique à partir de 1915 et les monnaies de nécessité.


 

Certaines communes réagissent à la disparition des monnaies de faibles valeurs en émettant des séries de billets garantis par des emprunts légaux. Ils l'ont été majoritairement en 14, et 15. L'invasion allemande débute le 4 août,  la première émission date déjà du 7 août, les dernières du 28 septembre 1918. Le remboursement devra se faire au plus tard en 1921.

Les billets sont émis pour faire face aux obligations de paiement que les communes devaient effectuer sur ordre de l'état (payer les fournitures, et les salaires du personnel, aider les familles des soldats mobilisés, les chômeurs, les nécessiteux et les réfugiés). Ils ne pouvaient , en aucun cas, servir à l'achat d'alcool ou de tabac.

 

Dans les régions très industrialisées, certaines entreprises font de même en frappant des jetons de nécessité en métal non stratégique. Ces "moyens de payement" n'avaient cours que dans les limites territoriales de l’émetteur. 

 

Parallèlement, une organisation d'aide à la population nécessiteuse se met en place. Il s'agit du comité national de secours et d'alimentation (CNSA) qui crée des bons qui seront distribués aux gens dans le besoin.

 

Par souci d'efficacité, il se subdivisera en comités provinciaux (CPSA). L'action des comités dans chaque province étant elle-même organisée en plusieurs régions. Les comités sont actifs dans l'aide à la reconstruction des bâtiments détruits lors de offensive, ils remettent les inactifs au travail en créant des ateliers divers, ils fournissent de la literie et des vêtements aux sinistrés. C'est une véritable organisation économique parallèle aussi indépendante des occupants que possible.

Il n'y a pas de "distribution" d'aide en nature mais les bénéficiaires reçoivent des tickets qu'ils gèrent individuellement... en fonction des stocks disponibles.

En pratique, chaque entité émettrice applique ses propres règles (usage, début et fin de validité,  dimensions, matière, montant, garantie, remboursement, ...); il donc impossible d'en tirer un classement comparatif autre qu'un classement alphabétique par commune émettrices.

 

Pour info, en 1914, le salaire moyen d'un ouvrier est de 4 Francs.

 

Des billets de nécessité de la Ville de Bouillon et des tickets du comité provincial et d'alimentation ont été créé pour répondre aux besoins des bouillonnais.

 

pour en savoir plus:

  • Belgium's Monetary History of the Great War 1914-1918

par Alain Debelder, édité par l'auteur à Anvers, 2014 (édition du centenaire, 620 pages. Tous les billets de nécessité belges de la première guerre mondiale, ouvrage le plus moderne, très complet et bien illustré.