Le travail le plus complet effectué, à ce jour, sur la numismatique liégeoise a été réalisé par J.L. Dengis . Il n'y a rien à y rajouter. Nous nous basons donc intégralement sur son travail pour inspirer ce chapitre.

Les monnaies de l'atelier de Bouillon sont reprises de la page 51 à la page 66 du volume 55 de la collection Monéta:  J.-L. Dengis, Les monnaies de la principauté de Liège, III. De Gérard de Groesbeeck au rattachement à la France (1564 – 1794), 2006. Numéros de référence: de 999 à 1023

 

Le titre de Duc de Bouillon apparaît pour la première fois dans la titulature des pièces de monnaies liégeoises sur un grand mouton d'or frappé sous Jean d'Arckel vers 1368-1369 (référence : Dgs.566). Le titre y sera présent (souvent sous la forme tronquée - DVX B) jusqu'à la mort de J.Théodore de Bavière en 1763. Peu après, le duché de Bouillon sera attribué par le traité de Nimègue à Louis XIV qui le confiera à son tour à Godefroy-Maurice de la Tour d'Auvergne.


Les monnaies de l'atelier de Bouillon.

 

Les textes officiels attestent de l’existence active d'un atelier monétaire à Bouillon (sans doute situé à La Platinerie) de 1611 à 1614.  

Deux Princes Évêques y battent monnaies:  Ernest de Bavière de 1611 jusqu'à sa mort en 1612 et son neveu,  Ferdinand de Bavière, qui lui succède.

 

Le 8 mai 1611, une commission de wardien et essayeur de la monnaie de Bouillon fut donnée à Thomas Masset et, le 10 du même mois, le prince institua la charge de monnayeur au duché de Bouillon. Il la conféra à Paul Mannlich. (Le nom de Georges Liebert apparaît sur un contrat d'entretien des coins de 1611 à 1612). Jean Warin père était le graveur titulaire de l'atelier de Bouillon de 1611 jusqu'en 1614. L'atelier sera fermé en 1614 et son responsable arrêté pour avoir fabriqué des pièces de beaucoup trop bas aloi. Tout l'outillage sera transféré à Hasselt. Il existe  un teston hybride (avers Bouillon, revers Hasselt).

 

Les pièces étaient frappées au marteau. En conséquence, leur poids et leur diamètre pouvait varier énormément d'un exemplaire à l'autre (par ex: de 2,19gr  à 3,17gr pour le florin d'or de 1612). Cela ne pausait pas trop de problème car les pièces étaient pesées par les changeurs lors de leur usage. Par contre la diminution du titre exact était presque impossible à contrôler sans destruction de la monnaie. 

Les principales pièces frappées à Bouillon, tant sous Ernest que sous Ferdinand, sont: 

le florin d'or;   poids moyen de 3,16 gr pour un diamètre de 23 mm,

l'écu d'or,   3,3 gr pour un diamètre de 23 mm, le double à l'avenant.

le teston d'argent ;   8 gr pour un diamètre de 29 mm, le double  (16 gr pour un diamètre de 38 mm) et le quadruple à l'avenant (30 gr pour un diamètre de 38 mm),

des liards de cuivre  non datés d'un poids variant de 2 à 4,5 gr pour un diamètre de +/- 25 mm.

 Les différenciations de types se fait sur la forme de l'écu et sur la présence ou non de la valeur en chiffre romain de la pièce d'argent (XXX  - XV)

Le prince est représenté en habits à la mode à l'époque.

Les légendes " Ernest(ou Ferdinand) par la grâce de Dieu, évêque de Liège" à l'avers et" Duc de Bouillon" au revers. Elles se déclinent sous mille formes différentes.

 

 

Les monnaies d'Ernest de Bavière:


Les monnaies de Ferdinand de Bavière


 

 

Rapport entre les différentes monnaies:

Un quadruple teston d'argent  vaut 60 patards, le double  30 et le teston  15.

La valeur d'un florin d'or  n'est que de 20 patards.

Il faut 4 liards  pour un patard

Il n’y a pas eu de patard fabriqué à Bouillon.

 

En fonction des endroits, les mêmes monnaies pouvaient avoir des dénominations différentes.

Le patard était aussi appelé sol ou stuyver. L'écu d'or, couronne ou pistole; le teston, stuber; le double teston, daldre ou daler. Les transformations successives de ce nom donnera finalement le mondialement connu dollar.

 

Que faire avec tout cet argent ?

 

 

 

 

Pour en savoir plus: