Comité de Secours et d'Alimentation


 

 

Les principaux renseignements ayant permis la rédaction de l'article ci-dessous, proviennent des actes du colloque organisé par la province du Luxembourg et les Archives de l'Etat les 9 et 10 mai 2014 à Bertrix.

Avec l'aimable autorisation de Mr Thierry SCHOLTES chef de service aux Archives de l'Etat à Saint-Hubert.


A la veille de la guerre, bien qu'ayant une agriculture prospère, la Belgique ne produit pas suffisamment  de nourriture pour satisfaire les besoins de sa population. Elle est contrainte d'importer des denrées de bases: œufs, lait, fruits, légumes mais surtout du froment. Son industrie doit, à l'exception du charbon,  importer ses matières premières qu'elle transforme essentiellement en produits semi-finis vendus à l'étranger.

Quand la guerre éclate fin août  1914, la mobilisation des hommes, la fermeture des frontières, les destructions et les réquisitions allemandes perturbent au plus au point l'équilibre socio-économique de la Belgique.

Et l'hiver est bientôt là...

A cette époque, les organisations privées, essentiellement religieuses, sont habituées à gérer l'aide aux démunis. C'est donc tout naturellement que sous l'égide des grands capitaines d'industrie une organisation indépendante des autorités officielles va se mettre en place pour trouver, acquérir, transporter et distribuer équitablement les produits de premières nécessités qui permettront à de nombreux belges de passer outre les vicissitudes de la guerre. Ce sera le Comité National de Secours et d'Alimentation - cnsa - . Il est composé de la section Alimentation qui trouve et distribue la nourriture et la section Secours qui en gère la distribution. L'Espagne, les Pays-Bas et surtout les USA seront les principaux fournisseurs d'aide au cnsa.

 

Le comité de secours et d'alimentation du Luxembourg est formé de personnalités liées à la province du Luxembourg. Le Baron Coppée en assure la présidence. Bouillon y est représenté par l'avocat Camille OZERAY qui, à cette époque, est également député. La province comptera entre 16 et 20 comités régionaux jouissant d'une certaine autonomie organisationnelle. Pour raison d'efficacité, ils seront choisi dans les villes disposant d' une gare avec quai de déchargement. Chaque zone dessert un certain nombre de communes dans lesquelles sont établis des comités locaux qui sont les seuls espaces de contacts entre le cpsa et les bénéficiaires. Ils organisent  les différents Secours  (Vêtements, Travail, Soutien, Habitation, ...) suivant les besoins locaux de la population. 

Il n'y a pas de "distribution" d'aide en nature. Chaque bénéficiaire reçoit des tickets qu'il utilise en fonction de ses priorités et des stocks disponibles...

 


Deux modèle de tickets ont été répertorié:

série 9 cm x 5 cm (sans la souche)

 

Des tickets de Bouillon de 1 franc mais aussi de 20 et de 50 centimes sont  connus en gris, jaune, vert, bleu et violet. Ils peuvent être, ou non, barré d'une ou deux lignes horizontale. Les différentes couleurs correspondent à des émissions différentes. Certains pensent que les tickets barrés étaient des tickets supplémentaires destinés aux familles avec enfants.

Ils ont été imprimé chez Meurice à Bruxelles. Sur plusieurs  tickets d'autres comités régionaux, un numéro de téléphone apparaît après l'indication "Bruxelles" ce qui n'est le cas sur aucun des tickets de Bouillon connus. 

 

Il est surprenant de découvrir au revers le même texte qu'au droit mais en néerlandais. Bouillon est imprimé dans la masse et pas sous forme de "cachet" rapporté par la suite. Cela semble indiquer une volonté de faire des tickets bilingues dès le départ ce qui n'est pas toujours le cas d'autres comités du Luxembourg. Peut-être cette face étaient-elle destinée aux nombreux habitants évacués des zones de combats et réfugiés dans la belle province.

 

série 9,5 cm x 3,5 cm (sans la souche)

avec cachet "SPECIMEN"
avec cachet "SPECIMEN"

même signature (en rouge), du baron Evence Coppée président du Comité Exécutif du CPSA pour la province de Luxembourg, que sur les tickets de la série précédente. 

Autres objets numismatiques luxembourgeois liés au CPSA


Section  VETEMENT    

Argent existe aussi en bronze doré, bronze et cuivre jaune    , diam: 34mm    graveur: laga???

 

 

Le baron Auguste Goffinet, issu d'une famille originaire de Neufchâteau, propriétaire d'une seconde résidence à Freux, membre du comité provincial.


Le restaurant des employés du bureau de Bruxelles (102 bd de Waterloo)  utilisait divers jetons gravés par Michaux.

Celui aux armes de la province, daté de 1917, est de remarquable facture. Ce serait un bon pour pour un repas. Il a 25 mm de diamètre. Selon Lefébure, ces jetons existaient en argent, similor, bronze et plomb.

aluminium
aluminium
laiton
laiton
plomb
plomb

 

Le jeton de 10 c. est frappé avec le même coin avers que le précédent. Il est aussi utiliser au restaurant du personnel de Bruxelles.

jeton en plomb de 27 mm de diamètre. Selon Lefébure, ils existaient en argent, similor et aluminium.

Billets de nécessité connus dans les communes du Luxembourg:


 

Arlon, Bastogne, Bertrix, Bomal, Bouillon, Durbuy, Florenville, Forrières, Halanzy, Houffalize, La Roche, Libin, Libramont, Marbehan, Marche, Musson,  Neufchateau, St-Hubert, Sibret, Vielsam, Villance, Virton et Wellin.

 

Certaines autres communes ont possédé un comité de secours et d'alimentation très actif. Il serait donc logique qu'elles aient également émisent leurs propres tickets.